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2010-2019 Les quatre révolutions de l'immobilier

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Auteur : Laurence Boccara / sur lesechos.fr

Publication le : 23 déc. 2019 
Lien : https://www.lesechos.fr/industrie-services/immobilier-btp/immobilier-les-quatre-revolutions-de-la-decennie-1158504
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LE BILAN DE LA DECENNIE « Espaces partagés », « visite immersive », « Proptech » ou « coliving ». Il y a dix ans, ces mots liés à l'univers de la pierre n'existaient pas. En une décennie, l'immobilier résidentiel a engagé une grande mue face à l'évolution de nos modes de vie, aux enjeux climatiques, à la hausse des prix et à la révolution digitale. Parfois avec retard…

Aller au kiosque prendre les journaux puis se dépêcher d'écumer, stylo en main, les pages de petites annonces… En 2010, la quête d'un logement était encore un rituel qui profitait aux lève-tôt et aux consciencieux. Au mieux, on poussait la porte d'une agence immobilière pour se renseigner sur un bien présenté en vitrine. Aujourd'hui, être du matin ne vous apportera plus rien - du moins au niveau immobilier. Les acheteurs se délectent bien sûr toujours des petites annonces immobilières, mais celles-ci arrivent désormais en temps réel, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, directement sur l'écran de son smartphone. Mieux, ces annonces correspondent aux critères demandés, ceux établis en quelques glissements de doigt sur l'application immobilière de son choix.

Face à l'évolution de nos modes de vie et de la technologie, mais aussi àl'envolée du prix de la pierre, aux préoccupations environnementales et aux nouvelles logiques urbaines, la façon de vendre et de concevoir l'immobilier résidentiel a été transfigurée. Et les opérateurs historiques, longtemps rétifs au changement, n'ont eu d'autres choix que de s'adapter bon gré mal gré à l'évolution de la demande.

L'avènement de la transparence

Premier tremblement de terre, l'information immobilière - autrefois chasse gardée des professionnels -, s'est largement démocratisée. « C'est en cherchant un appartement pour ma famille, en 2007, que je me suis rendu compte qu'il était compliqué d'obtenir en tant que particulier des données fiables sur l'immobilier. Impossible de savoir si j'achetais mon habitation cher ou pas. Cette expérience m'a laissé un goût amer et m'a donné l'idée de créer Meilleurs Agents », se souvient Sébastien de Lafond, PDG fondateur de ce site. Ce sera le credo de sa plate-forme : fabriquer de l'information immobilière fiable, transparente et accessible à tous. « C'est un travail énorme de collecter et de traiter les données brutes et de les exploiter pour le grand public », assure Sébastien de Lafond.

Progressivement, tous les acteurs (agents immobiliers, notaires, associations professionnelles…) ont joué la carte de l'information - publiant des études sur le marché national, régional et parfois même sur une ville ou une rue. Aux premières loges des transactions, « les notaires ont depuis 2011 l'obligation d'alimenter leur base de données sur les ventes. Depuis quelques années, la profession propose en ligne et en libre accès une carte interactive des prix », souligne Claire Juillard, consultante spécialiste des marchés immobiliers.

Même l'Etat est entré dans la danse. Au printemps dernier, le fisc a ouvert une partie de ses bases de prix immobiliers, consultables en ligne et gratuitement. Un site dédié propose de prendre connaissance des ventes réalisées au cours des cinq dernières années. Pour les professionnels de la vente de logement, plus rien ne sera jamais comme avant.

Les agents assiégés

Ils n'ont pas pu engranger sereinement les fruits de l'envolée de la pierre. Depuis dix ans, les agents immobiliers sont soumis à une forte pression, mise par l'irruption de nouveaux et turbulents acteurs. Ainsi, des réseaux de mandataires (Optimhome, CapiFrance) et des agents indépendants ont émergé. Leur modèle sans agence physique essaime un peu partout dans l'Hexagone depuis quelques années. Parallèlement, les sites d'agences immobilières affichant des commissions à prix cassés fleurissent sur le Web. Autres trublions du secteur : les portails qui diffusent les annonces, comme LeBonCoin, Seloger, Logic-immo et consorts, qui sont devenus incontournables pourStéphane Plaza et ses congénères.

Pas le choix, les acteurs historiques se sont mis à la page en numérisant leur offre et proposant de nouveaux services à la carte (garantie assurance revente, vidéo par drone, home staging virtuel…). « Notre métier ne se résume plus à ouvrir des portes. Au fil des ans et des législations, le degré de technicité de notre expertise s'est accru », affirme Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM. Selon une étude de KPMG France publiée mi-décembre, 58 % des sociétés de l'immobilier ont mis en place une stratégie digitale.

Les jeunes pousses de l'immobilier représentent dorénavant 450 sociétés employant près de 3.800 personnes.Surnommées « Proptech », ces start-up (Locatme, Somehome, Meero, Proprioo, PriceHubble, entre autres) ont infiltré tous les métiers du secteur : de la promotion à la transaction à la gestion locative en passant par les économies d'énergie et les objets connectés. Elles ont donné un nouveau souffle à un secteur assez conservateur.

L'aggiornamento des promoteurs

Poussés par l'évolution de notre mode de vie (porosité entre sphère privée et professionnelle, multiplication des familles monoparentales), l'évolution de la démographie (vieillissement de la population) et l'enjeu du développement durable, les promoteurs ont pris la mesure de l'évolution des besoins.

Tous ont fait évoluer leurs méthodes de commercialisation. Les « bulles de vente » installées à deux pas du chantier ont totalement disparu. Elles ont été remplacées par des « stores » et autres « showrooms ». Ces boutiques « en dur » sont des lieux cosy aménagés afin que les futurs clients choisissent tranquillement leur logement, leur financement et les habillages proposés pour le futur logement (sols, peinture…). Des casques de réalité virtuelle permettent de survoler en drone la future résidence, de repérer le lot convoité dans l'immeuble et de déambuler en 3D dans toutes les pièces.

En amont, la façon même de concevoir les immeubles a évolué. Dès leur gestation, les futurs bâtiments sont pensés pour être en interaction avec leur quartier (« smart building ») et avec la ville. Ils commencent à devenir évolutifs. Plusieurs années après leur livraison, certains pourront changer d'usage. « Face au changement climatique, nous utilisons davantage de matériaux bio sourcés, du béton bas carbone et nous végétalisons les immeubles », précise Cyrille Ferrette, vice-président Immobilier résidentiel de Nexity. « L'usage du bois et la récupération des eaux pluviales se développent également », ajoute Norbert Frachon, président du directoire de Gambetta.


Auteur : Laurence Boccara / sur lesechos.fr

Publication le : 23 déc. 2019 
Lien : https://www.lesechos.fr/industrie-services/immobilier-btp/immobilier-les-quatre-revolutions-de-la-decennie-1158504


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